La rentrée des classes sonne la fin des vacances d’été. C’est l’occasion pour de nombreuses régions de France de faire un bilan de leur saison touristique. Pour la Bretagne, les résultats sont déficitaires, avec une baisse notable de la fréquentation des touristes en comparaison avec les deux précédents exercices. Une baisse de popularité qui s’explique en grande partie par la météo capricieuse et un contexte politique houleux.
Un début d’été calme, trop calme
Certains signes ne trompent pas, et le tourisme en Bretagne l’a découvert à ses dépens. Après deux ans de fréquentation touristique exceptionnelle, la région bretonne connait un retour sur terre bien brutal pour les vacances estivales 2024.
En effet, dès le début du mois de juin, de nombreux professionnels du tourisme et de l’hôtellerie opérant dans la région ont eu des difficultés à booker leurs chambres. « On a connu un début de saison très mauvais par rapport à l’an dernier », déclare Bruno Kerdal, président de l’UMIH (Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie) du Morbihan.
Son homologue des Côtes-d’Armor et de l’UMIH Bretagne, Dominique Spenlehauer, confirme le bilan peu joyeux de la saison pour le secteur du tourisme breton : « La saison n’a pas vraiment débuté. Elle ne sera pas extraordinaire. Dans le Finistère, par exemple, le mois de juin n’a pas été terrible. Certes, l’hôtellerie s’en est plutôt bien sortie, mais pour ce qui est de la restauration et des bars, on note 40% de fréquentation en moins sur un an. (…) Pour le Morbihan, on note entre -15 et -20% de fréquentation touristique pour l’hôtellerie en mai et juin ».
La météo et la politique en cause
Les principales causes de cette baisse de fréquentation de la Bretagne par les touristes sont la météo, et la politique. Tout d’abord, bien que la météo bretonne soit connue pour sa particularité venteuse avec des pluies intempestives, cet été, il faisait tout simplement trop mauvais pour attirer un maximum de touristes. « L’été n’est pas vraiment là, ce qui a une incidence sur la fréquentation. (…) À Rennes (Ille-et-Vilaine), les restaurants avec terrasses ont beaucoup souffert du mauvais temps », poursuit le représentant de l’UMIH Bretagne.
Ensuite, concernant la politique, la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée début juin a elle aussi eu un impact non négligeable sur le tourisme breton, comme l’expliquent plusieurs responsables : « Au mois de juin, la période de réservations s’est arrêtée avec l’annonce des élections. Les touristes ont du mal à se projeter » – Jessica Viscart, directrice adjointe de Tourisme Bretagne ; « Après la dissolution de l’Assemblée nationale [annoncée le 9 juin, NDLR], nous avons noté une baisse significative du flux sur nos différents sites internet » – Cyrille Binggeli, directeur des services de réservation des Côtes-d’Armor, Ille-et-Vilaine et Morbihan. Certains professionnels espèrent une remontée de la tendance touristique, misant sur les mois de septembre et d’octobre pour réaliser de meilleures ventes.