A moins de deux semaines de la rentrée scolaire, l’inquiétude monte en Bretagne. En effet, selon le baromètre « Enfants à la rue » d’Unicef France et de la Fédération des acteurs de la solidarité, pas moins de 65 enfants bretons seraient sans logement. Bien que le rapport indique une hausse de 2% par rapport à l’exercice précédent, la situation n’en reste pas moins alarmante.
Plus de 124 familles sans abris
Dans son 6e baromètre « Enfants à la rue » publié ce 29 août 2024, Unicef France en partenariat avec la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) tire la sonnette d’alarme sur la situation des enfants sans abris dans la région de Bretagne. Ce tout nouveau rapport confirme une « évolution inquiétante du nombre de personnes sans abri, tout particulièrement du nombre de familles avec enfant(s) » en région bretonne.
Selon le rapport, 65 enfants dont 15 sont âgés de moins de 3 ans vivent actuellement dans les rues de Bretagne. Dans les détails, 124 familles bretonnes ont été recensées sans abris, malgré leur demande d’hébergement pour cette année. En tout, la Bretagne compte actuellement 135 couples avec enfants, 32 hommes seuls avec enfants et 880 femmes seules avec enfant qui ne bénéficient toujours pas d’un logement, à quelques semaines de la rentrée scolaire.
Pire, ces chiffres ne relatent qu’une infime partie du problème, puisque de nombreuses personnes SDF « ne recourent pas ou ne parviennent pas à joindre le 115. Par ailleurs, les mineurs non accompagnés sans-abri et les familles vivant en squats ou en bidonvilles ne sont pas comptabilisés », indique le rapport.
Unicef dénonce une situation indigne
Face à cette situation qui ne date pas d’hier, Unicef France et la FAS Bretagne dénoncent les réponses politiques jugées « court-termistes » – loi anti-squat, baisse des APL, etc. – et « loin d’œuvrer en faveur de réponses structurelles et ambitieuses ».
Dans leur rapport commun, les deux organismes constatent avec effroi et questionnement « un abandon de tous les principes fondamentaux et juridiques de l’accueil, qui ne permettent même plus de protéger des femmes enceintes et des enfants de moins de trois ans ». Pascal Bride, Président de la FAS, exhorte les autorités à prendre leur responsabilité, et demande à ce « que ces enfants et ces familles soient sorties immédiatement de cette situation indigne ».
De son côté, l’Unicef France appelle à de l’action concrète, notamment à la mise en place de solutions permettant « une augmentation immédiate des places d’hébergement, déjà promise depuis janvier 2024 ».