La Bretagne adapte son réseau électrique aux tempêtes et au changement climatique

Le dérèglement climatique engendre de nombreux dégâts, avec l’intensité et la fréquence des tempêtes et inondations qui ne cessent d’augmenter chaque année, au même titre que les périodes caniculaires. Les dommages engendrés par ces aléas climatiques concernent non seulement les réseaux routiers et de transports de marchandises, mais aussi le réseau électrique des grandes villes. Ce fut le cas notamment de la Bretagne où après le passage de la tempête Ciaran il y a un an déjà, plus de 780 000 foyers ont été privés d’électricité pendant plusieurs jours. La région souhaite renforcer son réseau électrique en prévision des nombreuses tempêtes à venir.

Le projet « Reconstruction Bretagne »

En novembre 2023, la France était frappée par la tempête Ciaran. Bilan : 517 000 sinistres, 780 000 foyers bretons privés d’électricité, 1,3 milliard d’euros de dégâts. Des chiffres alarmants qui pourraient encore augmenter au même rythme que la puissance et la fréquence des tempêtes qui touchent la région de Bretagne – et plus généralement la France et l’Europe -. Une situation à laquelle doit faire face la région afin de protéger sa population et limiter les dégâts liés aux coupures d’électricité.

Ainsi, Enedis, filiale d’EDF et en charge de la gestion et de l’aménagement de 95% du réseau électrique en France, a lancé un projet de résilience en faveur de la région de Bretagne. Ce projet baptisé « Reconstruction Bretagne » a pour objet le renforcement du réseau électrique de la région, la limitation des dégâts sur le réseau électrique et la réalimentation en électricité des clients dans les plus brefs délais après le passage d’une tempête. Le projet concerne 3 500 km de lignes électriques et s’étalera sur une période de 5 ans.

Bien que le montant du projet n’a pas encore été dévoilé par la société – un montant estimé à plusieurs centaines de millions d’euros-, il rejoint le plan d’investissement déjà mis en place pour moderniser les infrastructures actuelles, un plan qui coûte 390 millions d’euros et qui s’étale jusqu’en 2040.

Enfouir le réseau et remplacer les fils nus

Lorsqu’une tempête frappe une ville de Bretagne, le réseau électrique est le plus souvent coupé à cause des arbres déracinés qui viennent s’enchevêtrer dans les lignes électriques. Pour faire face à ce problème, le projet « Reconstruction Bretagne » envisage d’enfouir un peu plus d’un millier de km de lignes électriques d’ici 5 ans. « Un câble souterrain risque 7 à 8 fois moins d’incidents qu’un câble aérien », explique Pierre-Olivier Courtois, chef du projet « Reconstruction Bretagne ». Si le risque est réduit de 7 à 8 fois, le coût de ces opérations s’en voit également rehaussé au même niveau : si la mise en place d’une ligne aérienne coûte 20€ le mètre, il faut 100€ à 150€ pour chaque mètre de ligne enterrée.

Afin de limiter les dépenses, les zones boisées et communes dont les habitations sont dispersées seront les premières à bénéficier de ce renouvellement. Enfin, les fils nus en cuivre déployés sur le réseau de Bretagne il y a plus de quarante ans seront remplacés progressivement par des fils torsadés en aluminium, plus résistants aux intempéries.

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