C’est la nouvelle ressource qui attire l’attention des grands dirigeants du monde entier : l’hydrogène blanc. Ce gaz naturellement présent dans les sous-sols de plusieurs pays, dont la France, fait l’objet actuellement de nombreuses recherches et explorations, y compris en Bretagne. Financées par la Région, les premières explorations lancées en début d’année présentent des résultats « intéressants », résultats qui seront bientôt présentés lors du Congrès mondial de l’environnement et de l’énergie qui se tiendra en novembre à Paris.
Après le pétrole et l’électricité, l’hydrogène blanc
H2. Ce symbole ne vous dit peut-être rien, mais il suscite déjà un engouement auprès de nombreux gouvernements et acteurs du secteur de l’énergie. Il s’agit de l’hydrogène blanc qui se trouve naturellement dans le sous-sol terrestre. Contrairement à l’hydrogène gris qui est le résultat d’opérations couteuses de transformation de gaz (méthane) ou de l’électrolyse (hydrogène vert) – et dont le processus de fabrication émet du gaz carbonique-, l’hydrogène blanc est issue d’un processus 100% naturel qui se réalise dans le sous-sol terrestre. « C’est un nouveau combustible totalement décarboné. En le brûlant par exemple, il ne produit pas de CO2. Ainsi, on n’augmente pas le bilan carbone de l’humanité », révèle Yannick Branquet, géologue breton et enseignant chercheur à l’université de Rennes.
Une alternative donc aux combustibles d’origine fossile et qui séduit de plus en plus d’acteurs de l’énergie au niveau mondial, d’autant que, contrairement au pétrole, l’hydrogène blanc est en mesure de se régénérer, car son exploitation n’impacte pas le processus naturel duquel il en résulte : « Les roches s’oxydent au contact avec l’eau (H2O), gardent l’oxygène (O) et libèrent l’hydrogène (H2). Cet hydrogène est donc renouvelable et économique. À condition de pouvoir l’exploiter. À l’heure actuelle, les industriels sont donc friands d’informations à ce sujet. » – Isabelle Moretti, chercheuse E2S UPPA.
La Bretagne, Eldorado de l’hydrogène blanc ?
Depuis 2022, une grande campagne d’exploration de l’hydrogène blanc a été lancée partout en France, de la Bretagne aux Pyrénées Atlantiques, jusqu’en Lorraine où l’on a décelé un gisement doté d’un potentiel de 46 milliards de tonnes avec une capacité d’autogénération importante. Cette nouvelle ruée vers l’or est financée par le plan d’investissement France 2030, avec des subventions qui se totalisent à 7,2 milliards d’euros. En décembre 2023, le Président de la République Emmanuel Macron avait alors annoncé le lancement « financements massifs pour explorer le potentiel de l’hydrogène blanc », en ajoutant que « la France peut devenir un des pays pionniers dans cette énergie du futur ».
Dans la région de Bretagne, l’exploration de cette nouvelle ressource est réalisée par une équipe mixte privée/publique, avec pour ambition de cartographier l’ensemble du territoire. L’objectif de cette exploration est de présenter cette cartographie d’ici l’automne prochain afin d’établir le potentiel exact de la Bretagne en matière de production d’hydrogène blanc.