Histoire et origine de la marinière bretonne

La marinière, également appelée « tricot rayé », est un autre emblème de l’histoire et de la culture bretonne. Vêtement traditionnel des marins, la marinière bretonne est devenue très populaire dans le milieu de la mode, grâce notamment à l’intervention de personnalités prestigieuses telles que Coco Chanel, Jean-Paul Gaultier ou encore Brigitte Bardot dans son film Le Mépris de 1963. Malgré sa popularité et son charme intemporel, l’histoire et les origines de la marinière sont encore peu connues du public. Replongeons alors dans le passé à la redécouverte de cet autre emblème de la Bretagne.

Les origines de la marinière

Tout est dans le nom : la marin-ière. La marinière est donc à l’origine un vêtement utilisé par les marins de Bretagne, spécialement ceux évoluant dans la marine marchande. Ces derniers avaient pour sous-vêtement un long tricot rayé, près du corps et descendant jusqu’au début de la cuisse. « Il était déjà confectionné dans du jersey, le textile de l’époque principalement dédié aux sous-vêtements (ça n’a pas beaucoup changé). Les hommes de bord n’avaient pas d’autres sous-vêtements. Aussi, la marinière était rentrée sous le pantalon à ponts, servait également de protection », – Delphine Allanic, Commissaire de l’exposition « Les marins font la mode 2009 » au musée de la marine. Mais si la marinière servait de sous-vêtement, quel était l’intérêt d’y ajouter des rayures ? Deux explications ont été mises en avant par les chercheurs :

  1. Une désignation hiérarchique au sein de la marine : les matelots, tout en bas de l’échelle de commandement, devaient porter une marinière.
  2. Un usage pratique, puisque selon les marins, les rayures permettaient de mieux repérer un homme tombé à la mer.

D’un simple sous-vêtement à une tenue officielle

Comme précédemment citer, la marinière fut dans un premier temps portée exclusivement par les marins bretons. Au fur et à mesure, elle intègre officiellement la liste des tenues de la Marine Nationale, et sera destinée aux quartiers-maîtres ainsi qu’aux matelots. Le 27 mars 1858, le décret officialisant l’intégration du tricot rayé dans la liste des tenues de la Marine de France stipule le nombre exact de rayures, leur taille et leur couleur :

  • 21 rayures blanches larges de 20 mm sur le torse et le dos
  • 20 rayures bleu indigo larges de 10 mm sur le torse et le dos
  • 15 rayures blanches sur les manches
  • 14 ou 15 rayures blanches sur les manches

La légende raconte que le choix du nombre 21 pour les rayures blanches serait un hommage aux 21 victoires de Napoléon à travers son règne. En ce qui concerne le textile, la marinière sera faite exclusivement à partir de jersey de coton (déjà en vogue à l’époque pour la confection de sous-vêtements pour homme), qui est un tissu léger et robuste.

L’avènement de la mode à la Marinière

La marinière vit une nouvelle ascension, cette fois plus populaire, grâce à la mode et à la haute-couture. En effet, de nombreux grands noms de la mode ont adopté la marinière dans leurs collections, apportant ici et là quelques variantes toutes plus originales les unes que les autres. Par ailleurs, Yves-Saint-Laurent et Jean-Paul Gaultier ont en fait leurs marques de fabriques, jusqu’à aujourd’hui comme on en témoigne le packaging de l’Eau de toilette Le Male de Jean-Paul Gaultier. En visitant la Bretagne, les touristes peuvent désormais s’offrir une marinière dans les magasins de souvenir et de prêt-à-porter.

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