En Ille-et-Vilaine, au bord de la Rance, on peut apercevoir de petites constructions en bois sur pilotis que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans la région. Il s’agit de cabanes à carrelets témoignant des anciennes pratiques maritimes du département, et qui sont désormais délaissées.
Une association a donc décidé d’entamer des travaux de rénovation de ces cabanes de pêcheurs et de les préserver en vue de les transmettre aux nouvelles générations.
L’Association Copines et copains des carrelets de la Rance
Fondée en 2022, l’Association Copines et copains des carrelets de la Rance regroupe quelques membres bénévoles souhaitant préserver les cabanes de pêcheurs emblématiques du département. Ces cabanes très en vogue dans les années 60 permettaient à de nombreuses familles de pêcher des poissons au sein du fleuve de la Rance.
Aujourd’hui sujette à l’envasement, la rivière n’attire plus aucun pêcheur, ce qui se traduit par l’abandon des cabanes en carrelets qui bordent la Rance. « Gamin, j’ai participé à leur construction. C’étaient des endroits de convivialité, où on se retrouvait durant notre temps libre », relate Jean-François Rimasson.
Des souvenirs, des lieux et des pratiques maritimes classés depuis 2021 au patrimoine culturel immatériel par le ministère de la Culture. En tout, 17 de ces cabanes faites de bric et de broc témoignent d’un passé pas si lointain où la pêche aux carrelets animait les rives de la Rance.
Un permis d’aménagement délivré en août
Les membres de l’association des Copines et copains des carrelets de la Rance ont eu le plaisir d’apprendre qu’ils ont obtenu un permis d’aménagement de la part du ministère de l’Écologie eu début du mois d’août 2024.
Ce permis était nécessaire pour pouvoir entamer les travaux de rénovation des 17 cabanes de carrelets recensés. Alain Brombin, membre de l’association ACCCR a déclaré : « J’en ai pleuré de joie (…) Nous allons travailler avec des matériaux de récupération comme autrefois. Des entreprises nous en déjà fait des dons ». D’autres professionnels du bâtiment se sont également penchés sur le sujet et ont décidé d’apporter leur contribution à ce qui est désormais une opération de sauvetage d’un patrimoine architectural et culturel breton.
Parmi eux, on compte l’architecte Yves Grossiord et le charpentier en patrimoine Rémy Des-monts (il a notamment participé aux travaux de rénovation de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris). Les travaux de rénovation se feront sur un chantier collaboratif ouvert à tous où les bénévoles, les passants et les riverains auront l’occasion de travailler ensemble, en utilisant des matériaux de récupération pour préserver l’esprit des cabanes de pêcheurs en carrelets.